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Mars
Suite de travail sur l’ATE
Par Laurence Yvonnet • Publié le 19/03/2024
Nouvelle sortie sur l’ATE.
Aujourd’hui les élèves ont été amenés à établir un diagnostic environnemental en répertoriant les différents vers de terre présents sur les 3 terrains qui constituent l’ATE. Ils ont utilisé une démarche scientifique pour caractériser les 3 principaux types de vers de terre (épigénie, endogés et anéciques) et les compter.
Une séance qui leur a permis de réaliser l’importance écologique des vers de terre et des organismes du sol.

Déjà, les vers de terre représentent entre 50% et 80% de la biomasse animale terrestre. Cela veut dire qu’ils pèsent pour plus de la moitié des animaux vivants dans le sol. Il peut y en avoir jusqu’à 3000 kilos par hectare dans une belle prairie naturelle.

Les vers de terre se nourrissent de la matière organique en décomposition, et permettent donc de transformer les feuilles mortes et autres débris végétaux en déjections, qu’on appelle des turricules. Vous savez, ce sont ces petits tortillons de terre qui apparaissent parfois à la surface de votre jardin. Ces turricules sont un formidable engrais naturel, qui enrichit naturellement les sols.

En creusant en permanence des galeries, les vers de terre permettent d’aérer les sols et de mieux faire circuler l’eau. Bref, sans vers de terre, le sol ne peut pas être en bonne santé. Ils sont absolument indispensables à l’agriculture, et donc à notre alimentation. Pas de vers de terre, pas de repas.
Malheureusement, les populations de vers de terre déclinent, en France comme partout ailleurs, victimes notamment du labour trop intensif. En retournant le sol en profondeur de manière régulière, les engins agricoles détruisent l’habitat des vers de terre et les découpent en morceaux. C’est la principale cause de disparition de ces petites bestioles si utiles.

Mais les pesticides aussi leur font du mal, car Céline Pelosi, géodrilologue et directrice de recherche à l’institut national de recherche pour l’agriculture (Inrae), a fait une incroyable découverte à ce sujet.
En théorie, tous les pesticides sont censés être testés AVANT leur mise sur le marché pour s’assurer qu’ils ne sont pas nocifs pour les vers de terre. Les fabricants de pesticides doivent donc procéder à des tests. Ce qu’ils font. Mais en analysant toutes les études scientifiques disponibles, Céline Pelosi s’est rendue compte que les industriels des pesticides testaient leurs produits sur une espèce de vers bien particulière : eisenia fetida. Qu’on appelle aussi “vers de compost”.
Alors vous allez me dire, quel est le problème ? Eh bien le problème c’est que les vers de compost ne vivent pas dans les champs ! Les pesticides sont testés sur eux en laboratoire mais, dans la vraie vie, ce ne sont pas eux qui vont recevoir ces pesticides. Ce sont d’autres espèces de vers de terre qui, elles, sont présentes dans les sols, et certaines sont QUATRE FOIS plus sensibles aux pesticides que les vers de compost.

Il y a urgence si l’on veut préserver nos alliés souterrains. On peut trouver 3000 kilos de vers de terre par hectare dans une prairie en bonne santé. Mais ce chiffre peut tomber à 50 kilos par hectare dans une grande culture surexploitée… Quand on atteint ce niveau là, le sol vit ses derniers instants.

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